Les marchés actions sont l’une des classes d’actifs les plus performantes. Pour les épargnants qui investissent à long terme, il est difficilement justifiable de rester à l’écart des actions, d’autant plus qu’il existe plusieurs dispositifs fiscalement très attractifs pour investir en bourse. Dans cet article, nous présentons 3 dispositifs très populaires : le plan d’épargne en actions (PEA), l’assurance vie et le plan d’épargne retraite (PER). Avant cela, voyons quels sont les supports d’investissement accessibles aux épargnants pour investir en actions.
Comment investir en actions ?
La culture économique des épargnants est plutôt faible selon les sondages de l’Autorité des Marchés Financiers. Aussi, l’investissement en actions est perçu comme une activité risquée et réservée aux professionnels. C’est généralement lors des opérations de privatisation d’entreprise, largement relayées dans les médias, que les petits porteurs se manifestent pour acheter des actions en direct (France Telecom, EDF, la Française des Jeux, etc.). Mais en dehors de ces situations exceptionnelles, la plupart des épargnants n’investit pas en direct dans des actions et préfère déléguer cette tâche à un fonds d’investissement.
On distingue 2 grands types de fonds d’investissement. Il y a les fonds classiques, il s’agit de fonds gérés par une équipe d’analystes et dont le but est d’investir l’argent collecté auprès des investisseurs sur les entreprises cotées qu’ils estiment les plus intéressantes. Certains fonds se concentrent sur les résultats financiers des entreprises, tandis que d’autres fonds se basent sur une approche macro-économique de la situation pour évaluer les opportunités d’investissement dans tel ou tel secteur et telle ou telle entreprise.
Il existe un deuxième type de fonds : les ETF (Exchange-Traded Fund). Il s’agit de fonds cotés dont le principe est de reproduire la performance d’un sous-jacent. Le sous-jacent est généralement un indice boursier. C’est la raison pour laquelle les ETF prennent aussi le nom de fonds indiciels (on les appelle également trackers). Les ETF supportent très peu de frais de gestion et affichent d’excellents “track records” (performances historiques).
Pragmatiques, les investisseurs américains se sont massivement tournés vers les ETF ces dernières années. Le même phénomène se produit en Europe. Fonds classiques ou fonds indiciels, les épargnants ont le choix, il en existe des milliers. Mais ils doivent aussi faire le choix de la meilleure enveloppe pour investir en bourse, que ce soit pour acheter des actions ou des parts de fonds.
Le plan d’épargne en actions
Le plan d’épargne en actions (PEA) est un dispositif d’épargne permettant aux investisseurs de loger des actions d’entreprises européennes ou des fonds dont la composition est largement dominée par des entreprises européennes. En contrepartie, l’épargnant bénéficie d’une fiscalité allégée à la sortie. Les plus-values sont alors taxées à seulement 17,2% (le taux en vigueur des prélèvements sociaux). Il faut que le PEA ait plus de 5 ans pour profiter de cet avantage fiscal lors des retraits.
Les versements sur le PEA sont malheureusement limités à 150 000 euros. Il existe un dispositif semblable en tout point au PEA à ceci près qu’il est réservé aux investissements dans des PME européennes : le PEA-PME. Les versements sur le PEA-PME sont plafonnés à 225 000 euros (en sachant que la somme des versements sur le PEA et le PEA-PME ne peut excéder cette même somme). Si un épargnant souhaite investir davantage en actions, il peut se tourner vers un autre dispositif : l’assurance vie.
L’assurance vie
L’assurance vie est un dispositif sans limite sur les versements. Un épargnant peut d’ailleurs détenir plusieurs assurances vie. L’assurance vie offre davantage de souplesse que le PEA puisque l’épargnant peut y loger différents types de supports et différents types d’actifs (actions, obligataire, monétaire, immobilier, etc.). L’épargnant peut donc réallouer son argent au sein du contrat et ainsi adapter son profil de risque au gré de ses objectifs financiers.
Concernant la classe d’actifs qui nous intéresse (les actions), l’épargnant pourra accéder à des fonds d’investissement classiques ou des fonds indiciels en unités de compte. La meilleure assurance vie en ligne référence plusieurs dizaines d’ETF et des centaines de fonds d’investissement. L’assurance vie permet aussi d’investir dans des actions en direct. Mais en pratique, les épargnants se tournent généralement vers les fonds d’investissement. L’assurance vie propose une fiscalité intéressante à la sortie : un abattement de 4600 euros s’applique sur les plus-values imposables. Le contrat doit avoir plus de 8 ans pour bénéficier de cet avantage.
Le plan d’épargne retraite
Le plan d’épargne retraite (PER) est un nouveau dispositif d’épargne introduit fin 2019 par la loi PACTE. Ce dispositif est plus contraignant que les 2 précédents puisque l’argent versé sur le PER est bloqué jusqu’à la retraite (hors cas spéciaux, dont l’achat de sa résidence principale). Mais c’est aussi le seul qui permet de réduire directement ses impôts.
En effet, les versements réalisés sur le PER sont déductibles du revenu imposable. La déduction est limitée à 10 % des revenus du souscripteur (calculée sur la base des revenus de l’année précédente) ou 4052 euros (10 % du plafond de la sécurité sociale). Il existe une alternative à cet avantage pour les épargnants non imposables : ils peuvent opter pour un second mécanisme fiscalement attractif lors des retraits du PER.
Les possibilité d’investissement du PER sont analogues à celles de l’assurance vie. On retrouve d’ailleurs les mêmes assureurs gérant les PER assurantiels et les assurances vie. En termes de supports, les épargnants se tourneront là encore très majoritairement vers des fonds d’investissement.
Les 3 dispositifs présentés ici sont dits “capitalisants”. Cela signifie que les gains générés au sein de ces dispositifs ne sont pas taxés tant que l’argent reste dans l’enveloppe. Donc, les gains peuvent être réinvestis à 100 % sans subir de frottement fiscal. Le plan d’épargne en actions et l’assurance vie sont 2 dispositifs incontournables. Le plan d’épargne retraite intéressera plus spécifiquement les personnes souhaitant diminuer leur revenu imposable. Dernier point important, l’investissement en actions expose à un risque de perte en capital, ce risque est accentué lors des périodes de forte volatilité. L’investissement en actions s’adresse donc aux investisseurs ayant un objectif de valorisation à long terme.